Une Résidence pour que les jeunes mères ne finissent pas à la rue
Cheryle a 28 ans. Mère d’un enfant de deux ans, elle vient d’emménager dans un T2, dans le parc locatif privé. « J’occupe un emploi, je travaille dans une crèche », explique-t-elle. Avant, elle vivait à la Résidence maternelle des Lilas, qui accueille 37 mères célibataires et 40 enfants, dans le quartier de la Porte des Lilas à Paris.
Fragiles, isolées et sans emploi, certaines mères ont même vécu leur première grossesse avec la menace de finir à la rue. Des vies antérieures qui ont laissé des séquelles, notamment psychologiques, avant l’accouchement et même après. « Dans ces moments-là nous intervenons comme un filet de protection, à la fois pour la mère et l’enfant », précise Claire Ballot, une des assistantes sociales de l’établissement.
Au sein de la Résidence maternelle, un accompagnement social est proposé à des jeunes mères, dont l’âge moyen est de 23 ans. Cet accompagnement leur permet de construire un projet et surtout de se reconstruire. Un accompagnement qui se réalise en partenariat avec l’association Olga Spitzer, qui met en œuvre des actions de prévention, de protection, au bénéfice d’enfants et d’adolescents et des actions d'insertion en faveur d'adultes.
Assurer aux mères comme aux enfants un meilleur avenir
Depuis 2015, la Résidence maternelle des Lilas apporte également son aide à des femmes en difficulté qui vivent avec leurs enfants à l’hôtel ou en appartement. Cette aide vise à assurer aux mamans et leurs enfants un meilleur avenir. Que ces jeunes mères vivent dans l’établissement ou non, l’accompagnement se fait toujours en lien avec les services de la Protection Maternelle Infantile (PMI) et avec l’assistante sociale de secteur, pour assurer à la mère un retour à l’autonomie sans difficulté.
Emmener son enfant à l’école, faire les courses, entretenir et aménager la maison ou la chambre d’hôtel, la mère doit être autonome dans les tâches quotidiennes. « En fonction des situations des mères, nous adaptons l’accompagnement. Pour les familles en difficulté, nous leur rendons visite une fois par semaine et pour les autres, une fois toutes les deux semaines », explique l’assistante sociale.
« Avant que les jeunes mères puissent s’installer dans leur propre logement, nous nous assurons qu’elles ont les capacités financières de payer un loyer et de s’occuper de leur(s) enfant(s) », souligne Claire Ballot. 3 000 euros est le minimum d’économie nécessaire pour pouvoir emménager dans un appartement.
Quand la mère est en difficulté, l'enfant est le premier à souffrir
Un suivi à domicile, une fois la mère et son enfant partis de l’établissement, a même été mis en place quand la Résidence a constaté les difficultés que certaines mères rencontraient après leur départ de l’établissement. « Le départ de la mère et de l’enfant de la résidence maternelle était souvent synonyme d’une perte de lien avec le centre maternel. Or, certaines mères ont besoin, après leur sortie, d’un accompagnement à distance d’une durée de 6 à 18 mois », souligne ainsi Céline Pitt. « Pour des jeunes femmes qui ont déjà vécu des périodes de vie difficiles, se retrouver sans soutien dès leur départ de la Résidence est un facteur de risque. »
Il était essentiel pour l’établissement de développer ces nouvelles missions, car quand la mère est en difficulté, l’enfant est le premier à souffrir.