L’Armée du Salut m’a aidé à trouver un emploi durable
Très jeune, Muhamadou a dû quitter sa famille pour « une vie meilleure » en France. Une vie qui était faite de contrats précaires et de difficultés financières, hier. Aujourd’hui, grâce à la Fondation de l’Armée du Salut il a trouvé un emploi durable et un vrai salaire. Découvrez son témoignage.
De grandes difficultés financières
Avec ma famille, nous vivions essentiellement de l’agriculture au Sénégal. Notre culture de manioc, de patate douce, d’arachide et de maïs alimentait plusieurs villes des régions du Sénégal. Ma famille vivait également de la pêche et du commerce de textile. Nous avions un bon niveau de vie.
J’ai aujourd’hui 40 ans et je suis en France depuis 21 ans. Le 27 décembre 1999, j’ai posé mes valises à Paris. Pour trouver un travail et avoir une vie meilleure.
J’ai connu les contrats précaires, d’une durée de 12 mois, 9 mois, 6 mois, 3 mois. Un contrat saisonnier dans le bâtiment, des CDD dans la restauration collective ou dans les restaurants italiens de Paris. Puis, plongeur, ensuite commis de cuisine, agent de nettoyage. Je passe mes premières années en France à chercher du travail. En temps partiel, avec deux employeurs parfois. Entre 1999 et 2017, j’ai toujours travaillé en France.
Mon salaire était très irrégulier. Je pouvais toucher 1 800 euros par mois comme moins de 500 euros le mois suivant. Les principales difficultés auxquelles j’ai dû faire face étaient financières.
Aujourd'hui, grâce à l'Armée du Salut, j'ai un salaire fixe et un emploi durable
Lors des mois difficiles, je rencontrais de grandes difficultés pour payer les dépenses liées au loyer, au téléphone, aux transports et à l’alimentation.
J’ai toujours été en règle administrativement. Mais les timbres fiscaux (plus de 260 € l’unité) que je dois payer pour renouveler mon titre de séjour représentent un vrai budget.
En 2017, j’ai poussé la porte de Pôle emploi pour trouver un emploi stable. Une conseillère Pôle emploi m’a orienté vers Travail et Partage (une association dépendant de la Fondation de l’Armée du Salut et qui accompagne le retour à l’emploi). J’occupe aujourd’hui différents postes : agent de médiation aux distributions alimentaires de l’Armée du Salut à Paris (NDLR Soupes de nuit), agent d’accueil à la Cité des dames, un lieu d’accueil réservé aux femmes sans-abris et agent de nettoyage à la Cité de Refuge, dans le XIIIème arrondissement de Paris. J’ai un salaire fixe et je suis assuré d’avoir un emploi pérenne.
Grâce à la Fondation de l’Armée du Salut, j’ai trouvé une stabilité professionnelle. Je peux suivre sereinement une formation dans le nettoyage et la sécurité dans un centre de formation qui collabore avec les hôpitaux de Paris.
Aujourd’hui, je peux exaucer mes rêves : trouver mon propre logement et créer ma propre entreprise de nettoyage et désinfection.
Propos recueillis par Mayore LILA DAMJI