Lorane : le visage de la nouvelle génération des bénévoles

Publié le :
Texte présentation

Lorane s’est engagée comme bénévole à l’Armée du Salut pendant le premier confinement. A 30 ans, elle a déjà plusieurs cordes à son arc : accompagnement des personnes âgées, distribution alimentaire auprès des plus précaires, sensibilisation au don du sang auprès des jeunes. Aujourd’hui, elle fait partie de nos fidèles bénévoles. Entre don de soi et anecdotes, nous vous emmenons faire sa connaissance. 

Image à la une
Bénévole aide alimentaire urgence solidarité nouvelle génération soutien SDF
Nom, prénom témoignage
Lorane
Détail sur la personne
Bénévole à l'Armée du Salut
Blocks
Redacteur
Texte

Avant de vous engager pour l’Armée du Salut, quelles ont été vos précédentes expériences comme bénévole ?

J’ai été bénévole pour le don du sang dans un petit village alsacien pour promouvoir, et informer les jeunes pour le don du sang. Plus récemment, j’ai fait une seconde expérience de bénévolat, pour « Paris en compagnie », une application qui a pour but de mettre en relation des personnes âgées avec des jeunes, pour rompre leur isolement qui a été accentué pendant la pandémie, faire des promenades, des courses, prendre un thé, les appeler au téléphone.

Comment avez-vous rencontré l’Armée du Salut ?

Je suis arrivée à l’Armée du Salut en juin 2020. J’étais au chômage, à la fin du premier confinement, alors j’ai souhaité participer à des actions solidaires pour aider les autres. Je suis allée sur le site www.tousbenevoles.org et j’ai indiqué mes motivations et mes centres d’intérêts c’est-à-dire « aider les autres ». J’ai lu que nous pouvions y faire des maraudes pour l’Armée du salut et je me suis aussitôt inscrite et depuis l’année dernière, je distribue les petits déjeuners dès 6 h 30 le matin à Gare de l’Est aux plus démunis.

Image
Joel Boisne - responsable maraude Lorane Kempt - bénévole
Texte

Quel est votre champ d’intervention en tant que bénévole ?

J’interviens aux maraudes des petits déjeuners « Bonjour », pour distribuer les petits déjeuners dès 6h30 du matin à la Gare de l’Est. Lors des maraudes, on distribue aussi des sacs de couchage, des chaussures, des habits et des kits d’hygiène. Lorsqu’il y a des demandes de prises en charge, ou des questions, c’est Joel (le responsable de la maraude) qui oriente les sans-domicile fixes vers les différents lieux d’hébergement et structures. Et quelques jours par mois, je prépare et distribue des paniers-repas à Boulevard Barbès à Paris, dans le 18ème arrondissement. La préparation des repas débute à 17h 30 et la distribution se termine aux alentours de 19h00. Vous participez à des distributions alimentaires où viennent des centaines de personnes en difficulté.

Quels sont les moments qui vous ont particulièrement touchés ?

Je me souviens d’une matinée particulière. Alors que nous arpentions les différentes rues parisiennes pour distribuer les petits-déjeuners, nous avons rencontré un sans-abri, qui dormait dans la rue. Il souhaitait avoir des livres. Après lui avoir servi un petit déjeuner chaud et copieux, il nous a raconté qu’on lui avait volé un livre sur les présidents américains, et plus particulièrement sur John Fitzgerald Kennedy. Il m’a demandé de retrouver un livre similaire. J’ai regardé ce qu’on pouvait lui apporter, et la semaine suivante, on lui a remis un livre. Sa joie fut immédiate et immense.

Comment votre expérience comme bénévole à l’Armée du Salut a changé votre vie ?

Aujourd’hui, si je me promène dans Paris, les personnes en difficultés et sans-domicile fixe, me reconnaissent et je prends le temps de discuter avec elles. Elles me font confiance, car ils arrivent à reconnaître un visage, et cela crée un lien. Vous savez, lorsque Paris s’éveille, nous sommes les premiers à 6 h 20 à Gare de l’Est, les sans-abris nous attendent impatients, à l’endroit où la camionnette se gare, et ils sont immédiatement heureux de nous voir. On a déjà l’impression d’avoir accompli quelque chose de positif !

Propos recueillis par Valérie Vadot