Devenir sans domicile, cela peut arriver à n’importe qui !

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Valérie est accueillie à "Entr'elles" notre nouveau centre d’hébergement marseillais pour les femmes en grande difficulté. Elle a longtemps vécu à la rue avant d'être secourue par l'Armée du Salut. Témoignage.

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Devenir sans domicile, cela peut arriver à n’importe qui !
Nom, prénom témoignage
Valérie
Détail sur la personne
Résidente du centre d'hébergement d'urgence, Entr'Elles, à Marseille
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« Je m’appelle Valérie (le prénom a été modifié) et j’ai 49 ans. Je suis accueillie, depuis juin 2022, dans le dispositif Entr’Elles de la Fondation de l’Armée du Salut à Marseille où vingt femmes en grande précarité sont mises à l’abri. 

Tout se passait bien dans ma vie avant. J’ai grandi dans une famille aimante. A 18 ans, après une formation auprès des personnes âgées, je suis venue à Marseille pour travailler comme auxiliaire de vie.

Je travaillais mais j'étais sans domicile fixe

Je viens d’Aix-en-Provence. Mais je reviens de loin : en 2010, j’ai été violemment agressée alors que je sortais de La Poste. Dans cette agression, le canal rachidien a été sectionné et mon cerveau a cessé d’être oxygéné. Je me suis retrouvée dans le coma. J’ai mis 3 ans à m’en remettre et pendant ces années je n’ai pas travaillé. J’ai gardé des séquelles et aujourd’hui je suis reconnue invalide. 

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Malgré mon handicap, j’ai trouvé le courage de travailler mais je n’avais pas toit. Le fils d’un couple de personnes âgées que j’accompagnais m’a offert une chambre dans son appartement. Mais au bout de quelques mois, il a été emporté par un cancer. Sa fille a mis mes affaires dehors quand j’étais au travail. Je me suis retrouvée sans logement alors que je suis une personne handicapée. J’ai dû louer une chambre d’hôtel que je payais avec les économies de mes parents et mon salaire. Mes économies n’ont servi qu’à payer les nuits d’hôtel. Je continuais à travailler comme auxiliaire de vie tout en étant sans domicile fixe. 

Et un jour, je n’avais plus assez d’argent pour payer l’hôtel et m’acheter à manger : j’ai fini à la rue. Le premier jour dehors, je pleurais, il pleuvait, j’étais seule. La vie était rude ! 

Plusieurs associations à Marseille me sont venues en aide pour m’apporter notamment une aide alimentaire. J’ai eu la chance d’être suivie par une assistante sociale du centre communal d’action sociale de la mairie de Marseille.

L'Armée du Salut m'a offert un répit. Je me refais une santé ici.

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Et le 20 juin 2022, je suis arrivée à la Fondation de l’Armée du Salut à Marseille. Ici, l’équipe me permet d’être au répit, de faire une pause dans ma vie qui ne m’a pas toujours fait de cadeaux. Je me sens en sécurité ici. Je peux souffler, me reconstruire. Avec l’aide de l’équipe de la Fondation de l’Armée du Salut, je peux désormais m’inscrire dans un parcours médical et faire les démarches pour obtenir l’AAH (allocation pour adulte handicapé) (1). 

Il n’y a pas de limite de durée pour rester à Entr’elles. J’ai tout le temps qu’il me faut pour me refaire une santé et profiter de mes loisirs c’est-à-dire écouter de la musique, lire et faire la rencontre de belles personnes. 

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Propos recueillis par Mayore Lila Damji

 

(1) La reconnaissance d’invalidité n’implique pas la perception de l’AAH car cette dernière implique un dépôt de demande spécifique.