Inondations en Belgique : accueillir la parole de détresse et donner de l’Espérance
À la mi-juillet 2021, de violents orages se sont abattus sur la Belgique et ont provoqué des inondations. La ville de Liège fait partie des communes qui ont été durement touchées. L’Armée du Salut qui dispose d’un Poste d’Évangélisation dans cette commune s’est mobilisée pour venir en aide aux sinistrés. Au côté de la nourriture et de l’aide matérielle, une écoute bienveillante était aussi utile. Le major Jean-Claude Ngimbi, directeur de l’accompagnement spirituel, à la Fondation s'est rendu en Belgique pour aider et écouter.
Lors de ces inondations, le Poste d’Évangélisation de Liège, qui n’a été que peu touché, s’est transformé en plateforme logistique. Des bénévoles venaient y prendre, aux côtés des officiers, le nécessaire pour distribuer aux sinistrés. Il faut souligner la présence parmi ces bénévoles de nombreux camarades du Poste. La présence de l’Armée du Salut apportait une source d’espérance, de soulagement et de paix. Bien sûr, l’urgence était de mettre les victimes de ces inondations en sécurité, de leur permettre de manger. Mais, par expérience, je sais que sans une écoute gratuite ce secours ne serait pas plein et entier. Le besoin de fraternité s’est fait sentir.
Ouvrir un chemin d’espérance
Accompagner l’autre par une oreille attentive, le laisser parler de ce qui le touche permet d’ouvrir un chemin d’espérance. Je me souviens d’un petit garçon qui aidait à ces distributions alimentaires et qui me dit, spontanément : « Plus tard, je veux être un chercheur pour proposer gratuitement des choses nouvelles et les donner aux personnes ». Accueillir cette parole, c’est entendre un message de consolation de la part du Seigneur. J’ai été également touché par cette présence de deux personnes sinistrées qui sont venues proposer leur aide pour servir les autres. Cette présence a été pour moi un véritable encouragement. Dans cette détresse, des paroles d’espérances sont nées alors que rien ne s’y prêtait. C’est cela accompagner : accueillir gratuitement la parole de l’autre qui se livre. C’est aussi recueillir toutes ces bonnes volontés et manifester sa confiance dans la providence.
Le besoin d’écoute
Beaucoup de bénévoles ont eu besoin de se confier, de poser une parole devant ces habitations dévastées. La raison de ma présence était également d’être aux côtés des officiers du Poste, les capitaines Mickaël et Marie Druart. Ils avaient besoin d’encouragements, d’écoute, mais aussi d’être appuyés lors de leur rencontre avec les autres associations caritatives (CRF, SVDP) et les forces armées Belges. Ensemble, nous avons cherché à répondre aux besoins logistiques notamment en matière de nourriture. Dans ces situations d’urgence, prendre du recul et recevoir écoute et réconfort sont nécessaires.
Donner des pistes pour bien écouter
Avec les officiers du Poste, nous avons pris le temps d’organiser une soirée autour de la gratuité de l’écoute. Nous avons donné quelques pistes pour bien écouter l’autre. Les participants, venus d’églises sœurs, avaient soif d’en apprendre davantage. Je regrette de ne pas avoir eu davantage de temps pour approfondir cette formation à l’écoute. Parmi ces dernières, un essentiel est de ne pas juger la parole de l’autre. Parfois, la parole échangée au cours de la distribution de ces biens de première nécessité. Ces bénévoles avaient besoin du secours, d’un regard, d’un signe de sympathie et de communion, de l’assurance d’une prière pour continuer la route malgré le désastre. Ce temps d’accompagnement, de présence gratuite, au cœur de ces inondations est, pour moi, une actualisation de la devise historique de l’Armée du Salut : « Soupe, Savon, Salut ». Cette présence au milieu des sinistrés belges, c’est vivre « l’espérance au cœur de nos missions ».
