"Je me sens bien à l'Armée du Salut"
Avant la crise du Covid, Marc, 34 ans, avait un emploi et un logement. Les confinements successifs et la perte de son emploi l’ont obligé à quitter son logement. Ces difficultés ont mis à mal sa santé psychique. Aujourd’hui, Marc est accueilli dans une de nos résidences à Marseille.
« Je suis arrivé à la « Résidence accueil » de l’Armée du Salut à Marseille en novembre 2021. Ici, les équipes m’offrent la possibilité de redevenir autonome et de retrouver une stabilité sociale et psychique.
Dans une autre vie, je travaillais. Après des études en arts, j’ai travaillé dans le développement web et l’ingénierie informatique. J’ai collaboré avec une start-up et j’avais conçu un dispositif informatique mais la start-up n’a pas pu le vendre et mon contrat a été interrompu. Après la période de Covid, la start-up a pu rouvrir et mon projet a été pris en main par une autre équipe d’informaticiens.
Le Covid a dégradé mes finances et aggravé ma situation
J’ai rencontré des difficultés financières après la perte de mon emploi. J’ai commencé à proposer à des galeries des tableaux que j’avais peints pour des expositions mais pendant le Covid, il était impossible d’exposer et après le Covid, les galeries peinaient à faire venir des clients. Cela a dégradé mes finances et aggravé ma situation.
A ce moment-là, j’ai fait la connaissance d’une association de Marseille qui m’a accompagné. Elle m’a offert la possibilité de me mettre à l’abri et de vivre dans un conteneur aménagé en logement. Cette association qui proposait des activités artistiques m’a permis de reprendre le dessin et la caricature. Mais la crise du Covid n’a pas épargné cette association et elle a dû fermer.
Face à cette situation précaire, j’ai été orienté dans un hôpital psychiatrique. Après quelques mois de soins, on m’a proposé de venir vivre à la « Résidence accueil » de l’Armée du Salut à Marseille. Installée dans les mêmes locaux que le centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), elle permet de loger en studios et d'accompagner 12 personnes qui ont connu des troubles psychiatriques. Les équipes de la résidence travaillent avec les hôpitaux Edouard Toulouse et Sainte-Marguerite.
A l'Armée du Salut : je fais du bénévolat, je participe à des salons de lecture, je peins.
Je me sens bien !
Je me sens bien à l’Armée du Salut. Pendant la crise en Ukraine, j’ai aidé les salariés et des bénévoles à préparer des repas pour les femmes et les enfants qui fuyaient la guerre.
Je participe avec d’autres résidents à un salon des livres organisé dans l’établissement. J’envisage d’écrire un livre illustré pour les enfants afin de les sensibiliser à la question de l’écologie. J’ai dessiné une série de personnalités historiques qui se sont mobilisées pour différents enjeux comme la lutte contre le racisme, contre la pauvreté, pour la paix, l’éducation, l’environnement.
Je me suis mis également au jardinage : je me suis lancé le défi de ne pas jeter les noyaux et pépins des fruits et légumes que je consomme et j’ai inventé un slogan « Chaque noyau a son pot ».
Aujourd’hui, je souhaiterai exposer mes dessins et imprimer des t-shirts car c’est un moyen pour moi de sensibiliser les personnes au respect des animaux, à la biodiversité et à la protection de l’environnement. Justement, je signe mes dessins « Mmaplanète ». »
Propos recueillis par Mayore Lila Damji