Repartir de zéro à plus de 40 ans, le difficile parcours de Lucie

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Arrivée du Gabon pour poursuivre ses études supérieures, Lucie* est une alors une étudiante comme les autres. Décès de son beau-père qui finançait ses études, une carte de séjour non-renouvelée ; petit à petit ses rêves se brisent et commence une longue période de difficultés. Aujourd’hui accueillie par l’Armée du Salut, à plus de 40 ans, elle recommence enfin à imaginer un avenir. Témoignage.

« Après avoir eu mon bac et passé deux ans à l’université, au Gabon, pour faire des études de droit et d’économie, j’ai décidé de poursuivre mes études en France.

Je suis arrivée en France en 2000 au mois de novembre. Je me souviens qu’il faisait très froid.

Financée par mon beau-père, ma première année d’études à la Sorbonne se passe bien. A l’issue de ma deuxième année mon beau-père décède et il s’avère que je ne fais pas partie de ses héritiers. Le financement de mes études s’arrête donc.

Je vivais alors en colocation avec un ami mais il a arrêté de payer sa part du jour au lendemain. J’ai alors dû payer le loyer toute seule pendant plusieurs mois, avant de devoir rendre l’appartement et trouver une place en hôtel social.

Les vrais problèmes ont cependant commencé pour moi en avril 2010. Le fait de vivre et travailler en France depuis 10 ans devait me permettre d’obtenir une nouvelle carte de séjour de 10 ans, mais le resserrement des conditions de visa en a voulu autrement. Tout ce que j’avais commencé à bâtir s’est écroulé d’un coup et j’ai perdu mon emploi au Ritz.

Plus de carte de séjour, plus de travail, je vivais de l’argent que j’avais mis de côté mais ce que j’avais épargné a fini par disparaître. A force de démarches administratives et avec l’aide de la CIMADE j’ai finalement réussi à obtenir une carte de séjour, mais que de temps perdu pour rien.

De la Sorbonne au contrat d'insertion

Diplômée mais sans emploi pendant plusieurs années, et comme je n’avais plus les moyens de payer un loyer, on m’a orienté en novembre 2015 vers un établissement parisien de la Fondation de l’Armée du Salut, la Cité de Refuge. Dès mon arrivée, j’ai tout fait pour retrouver un travail. J’ai commencé par faire la plonge dans le restaurant de l’établissement en contrat d’insertion, pendant 3 mois et demi, quelques heures le week end.

Le vrai déclic a été d’obtenir ensuite un contrat « Premières heures » qui permet aux personnes éloignées de l’emploi de recommencer à travailler progressivement. J’ai ainsi commencé à travailler comme agent d’accueil dans un autre établissement de la Fondation de l’Armée du Salut. Cela m’a permis d’être repérée par la direction de l’établissement. Je suis du coup aujourd’hui en contrat aidé, pour assister l’équipe de direction sur les questions administratives et liées aux ressources humaines.

Rencontre avec le président de la République, François Hollande

Lors de l’inauguration de la Cité de Refuge en juin dernier, j’ai pu rencontrer le président de la République, Monsieur François Hollande et croyez-moi que je lui ai dit à quel point les contrats « Premières heures » étaient importants !

Aujourd’hui, après plusieurs années de difficultés, je regarde à nouveau vers l’avenir. Je retrouve goût à la vie et j’entreprends des démarches pour trouver mon propre logement. * Le prénom a été changé ** Palace parisien

Image à la une
Lucie accueillie Cité de Refuge Paris Fondation Armée du Salut
Nom, prénom témoignage
Lucie
Détail sur la personne
Résidente de la Cité de Refuge
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