Quand les personnes en insertion fabriquent les masques des Parisiens
C’est pendant le confinement qu’est née l’idée de faire fabriquer des masques de protection en tissu par des résidents de l’Armée du Salut en insertion. L’atelier tourne aujourd’hui à plein et 1 000 masques sont réalisés toutes les semaines pour les Parisiens. Découvrez les dessous de cette histoire.
Ils portent masques et surblouses, dans le strict respect des mesures de distanciation sociale, cinq personnes et un encadrant sont attablés devant les machines à coudre et la surjeteuse : chacun travaille minutieusement à la confection des masques de protection. La Cité de Refuge, centre d’hébergement et de réinsertion sociale de la Fondation de l’Armée du Salut à Paris (XIIIème arrondissement) a installé dans ses murs un atelier de confection de masques en tissu.
« Nous répondons à une commande de la Ville de Paris. Nous produisons 1 000 masques par semaine et nous les vendons ensuite 1 euro la pièce à la Mairie de Paris. Ces masques seront ensuite destinés aux personnes vivant à Paris », explique Christophe Piedra, directeur de la Cité de Refuge.
Contribuer à l'effort collectif national
L’atelier a été lancé fin avril à la suite d’un appel à projets de la Ville de Paris. En plus de l’Armée du Salut, deux autres associations participent ce projet social et solidaire. Social, car les couturières sont des femmes accueillies au sein de la Cité de Refuge. Elles n’ont pas de logement, sont sans emploi ou en formation professionnelle. Participer à cet atelier leur permet donc de toucher un salaire. Et solidaire, car elles contribuent à l’effort collectif national.
200 masques fabriqués par jour
Fatiha était en formation quand toute la France a été confinée. « Avant de commencer à travailler dans cet atelier, je me formais au métier de la blanchisserie à la Cité de Refuge. Quand on m’a proposé de fabriquer des masques, j’ai immédiatement accepté car j’ai 15 ans d’expérience dans le milieu. Aujourd’hui, j’ai retissé le lien avec la couture », dit-elle.
« Deux femmes accompagnées par la Cité des Dames (un accueil ouvert 24h/24 et 7j/7 pour les femmes en errance), viennent également prêter main-forte pour l’assemblage et la finition des masques », relève Abdennour, encadrant de l’atelier. Les couturiers produisent en moyenne 200 masques quotidiennement. Livrés en kit par la Mairie de Paris, les maques sont certifiés conformes aux normes AFNOR, l’agence française chargée d'évaluer les normes en France.
La fabrication des masques va se dérouler en deux phases : une première qui consiste à produire en grande quantité afin de fournir la Ville de Paris et une seconde phase qui sera consacrée à la fois à la confection des masques et à la formation des personnes sans emploi qui souhaitent travailler au sein de l’atelier.
Alors que la crise sanitaire a durement frappé le marché de l’emploi en France, l’économie sociale et solidaire, encore trop méconnue, pourra constituer une solution pour atténuer une partie des conséquences de la crise sanitaire.
Mayore LILA DAMJI
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