Loi immigration : une faillite républicaine, sociale et financière
Alors que vient d’être votée la Loi Immigration, les valeurs d’inconditionnalité et de fraternité portées depuis plus de 140 ans par l’Armée du Salut font qu’elle ne pouvait rester muette face à un texte qui aurait des conséquences considérables sur les personnes qu’elle accompagne.
Une faillite républicaine
Pour des raisons de politique politicienne, le pouvoir législatif a consacré la préférence nationale et créé des classes de personnes différentes, avec des droits différents. Nous sommes désormais suspendus à la décision du Conseil Constitutionnel, dernier rempart des valeurs républicaines d’égalité et de fraternité. Nous gardons l’espérance, mais comment en est-on arrivé à devoir s’en remettre aux seuls juges sur des questions si fondamentales ?
Cette situation inflammable était hélas prévisible, comme quand on joue avec des allumettes à côté d’un bidon d’essence. Dès 2017, la Fondation de l’Armée du Salut écrivait aux candidats et aux candidates à l’élection présidentielle pour leur proposer une conférence de consensus sur la thématique de la régularisation des personnes sans papier, « afin d’étudier la question de manière démocratique, raisonnée et dépassionnée ».
Une faillite sociale
La seconde faillite est bien entendu une faillite sociale, car ce qui est nié, ce n’est pas le besoin d’aide des populations concernées, mais leur droit à en bénéficier. La seule conséquence de cette loi, si elle est promulguée, sera de mettre davantage en difficulté des personnes qui rencontrent déjà d’immenses difficultés pour se nourrir, se loger et élever leurs enfants lorsqu’elles en ont. Cette loi légitime également le discours selon lequel certains profiteraient du système social, là où les études montrent que le principal problème est le non-recours à leurs droits sociaux par les personnes qui devraient en bénéficier.
Une faillite financière
Et la dernière faillite qui s’annonce est une faillite financière pour le monde associatif, vers lequel se tourneront immédiatement les personnes privées de ressources. Alors que les acteurs du social lancent des appels à l’aide afin de réussir à maintenir leurs actions, cette loi entraînerait le transfert de dépenses de l’Etat vers la générosité privée.
Alors que les acteurs du social lancent des appels à l’aide afin de réussir à maintenir leurs actions, cette loi les entraînerait dans des difficultés financières et humaines encore plus prégnantes, et obligerait très vraisemblablement certaines d’entre elles à la fermeture.
Face à ces risques, l’Armée du Salut poursuivra sa mobilisation, que ce soit pour faire entendre la voix du secteur associatif ou pour apporter son aide aux victimes collatérales du débat politique français actuel.
Contact presse :
Chrystel LIBERT – Fondation de l’Armée du Salut : 06 23 19 33 01 / chrystel.libert@armeedusalut.fr
Samuel COPPENS – Fondation de l’Armée du Salut : 06 08 09 75 30 / scoppens@armeedusalut.fr