Prendre aux délinquants pour donner aux pauvres
Et si les objets confisqués par la justice bénéficiaient aux personnes et familles en difficulté plutôt que de finir détruits ? Le tribunal de grande instance de Reims a décidé de les offrir à des associations caritatives comme la Fondation de l’Armée du Salut. Une initiative à découvrir et qui mériterait d’être étendue!
Donner plutôt que de détruire, c’est ce principe qui a encouragé le Tribunal de Grande Instance de Reims à offrir aux associations les objets confisqués dans le cadre de procédures judiciaires, afin qu’ils retrouvent une nouvelle utilité. Lancée à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre 2017, l’opération a permis au Nouvel Horizon, le centre rémois d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) de la Fondation de l’Armée du Salut, de recevoir ces objets confisqués par la justice et jamais réclamés.
Des peluches, une boîte à outils, un aspirateur, deux vélos ou radio… Les représentants des principales associations de la Marne ont pu récupérer dans le bureau du procureur de la République de Reims des objets qui seront ensuite mis à disposition des personnes accueillies et accompagnées par ces associations caritatives. D'une valeur de moins de 300 euros, ce sont 25 biens confisqués dans des affaires de vol avec effraction qui ont été remis à l’Armée du Salut.
Une boîte à outils pour aider les personnes modestes à rénover leur habitation
Le Nouvel Horizon qui accompagne actuellement à Reims 435 personnes, pourra mettre à disposition de quelques personnes et familles une caisse à outils et une ponceuse. « Ce matériel sera dédié au projet Auto Réhabilitation Accompagné que nous effectuons en partenariat avec un bailleur social et la ville de Reims», précise Marie-Pierre Guy, directrice Adjointe du Nouvel Horizon.
Ce projet a pour objectif d’aider les locataires à moindres revenus, à améliorer, à rénover ou à adapter leur habitation. Un aspirateur a également été cédé au Nouvel Horizon, « il servira aux équipes et résidents accueillis en hébergement d’urgence pour nettoyer les espaces collectifs et les chambres » explique Marie-Pierre Guy. Le dispositif d’hébergement d’urgence pérenne a accueilli, en 2016, 353 personnes.
Cette démarche inédite en faveur des personnes défavorisées a pu voir le jour à la suite d’une convention de partenariat signée entre les présidents de six associations caritatives et la justice. Le tribunal de grande instance de Reims prévoit deux distributions d'anciens scellés par an aux associations, en octobre et en avril. Les associations, elles, s’engagent à ne pas les vendre même à un prix symbolique.