Une Armée mobilisée en prévision de l’hiver
Alors que l’hiver approche, l’Armée du Salut se prépare à augmenter le nombre de places d’hébergement disponibles pour celles et ceux qui dorment dehors. Elles s’ajouteront aux 5 600 places déjà disponibles toute l'année pour offrir un toit aux personnes victimes d’exclusion. Tour d’horizon de quelques-unes des solutions proposées.
Femmes isolées, enfants seuls, jeunes, familles, salariés précaires et personnes âgées avec une petite retraite. Ils ont tous un point commun : ils sont à la rue. Ils sont le nouveau visage de la précarité aujourd’hui. Ils sont plus de 140 000 en France à dormir dehors*. Pour mémoire, au moins 403 personnes sans-abri sont mortes dans la rue en 2017, dont une partie en hiver**.
Alors que la précarité explose. Alors que le nombre de sans-abris n’a jamais été si important en France, l’hébergement d’urgence est enjeu de taille pour la Fondation de l’Armée du Salut. Les établissements de la Fondation dans les principales villes de France sont déjà mobilisés et se préparent à augmenter encore le nombre de places d’hébergement dont ils disposent, pour aider les personnes vulnérables et fragiles à ne pas passer l’hiver dans la rue.
Pour faire face à la baisse des températures, l’Armée du Salut ouvrira des places d’hébergement en plus des 5 600 places d’hébergement ouvertes toute l’année surtout dans les villes où les conditions climatiques sont particulièrement rigoureuses.
« Notre objectif premier est de tout mettre en œuvre pour qu’un maximum de personnes puissent être accueillies et nourries. Nous essayons aussi de distribuer des sacs de couchage lors de nos maraudes, quand nous en avons à disposition. Mais cela n’est pas suffisant, nous devons également propose un accompagnement social pour permettre aux personnes de se reconstruire », explique Eric Yapoudjian, directeur général de la Fondation de l’Armée du Salut.
A Paris, Reims, Belfort ou au Havre par exemple, des gymnases, de nouveaux locaux, des appartements en ville ou des chambres d’hôtels seront réservés pour les personnes à la rue afin que tout le monde soit nourri et mis à l’abri. Voici déjà quelques exemples d’actions qui seront bien utiles cet hiver aux personnes sans domicile.
450 repas chauds chaque soir
Paris : Matin et soir, des centaines de personnes dépendent de l’aide de l’Armée du Salut. Pour aider les personnes sans abri à lutter contre le froid, l’Armée du Salut renforcera la maraude petit-déjeuner pendant l’hiver. A partir de 6h30 jusqu’à 10h30, un salarié et trois bénévoles de l’Armée du Salut vont sillonner des rues des quartiers nord et nord-est de Paris pour servir tous les matins des pains au chocolat, madeleines et des bouteilles d'eau aux personnes qui sont à la rue.
Epaulée chaque jour par une quinzaine de bénévoles, l’Armée du Salut continuera à servir gratuitement chaque soir plus de 450 repas chauds aux « Soupes de nuit » à Paris (11, rue Léon Jouhaux dans le 10ème arrondissement de Paris) pour les personnes en difficulté.
Des personnes prises dans l'engrenage de la précarité
A Belfort, l’Armée du salut accueille tous ceux qui n’ont plus de toit, à la suite de problèmes familiaux, économiques ou financiers. Cet hiver, elle proposera un hébergement à environ 160 personnes chaque soir.
« Nous accueillons beaucoup de personnes isolées, principalement des hommes, qui ont perdu leur emploi et se retrouvent pris dans un engrenage, des divorcés qui n’ont plus de logement, des personnes qui ont un travail mais dorment dans leur voiture parce qu’elles ont des prêts à payer, des retraités qui ont une petite pension et parfois des situations de dépendance, ou encore des jeunes en rupture familiale, sans formation, qui ne trouvent pas de travail. Nous accueillons également des femmes victimes de violences, qui partent avec leurs enfants », explique Thierry Novelli, directeur du centre d’hébergement de la Fondation de l’Armée du Salut à Belfort.
Au restaurant social de l’Armée du Salut à Belfort, tous les midis 60 couverts seront dressés pour servir des repas chauds à 60 personnes. Familles, travailleurs en intérim, des retraités, des jeunes majeurs, tous viendront prendre un repas au chaud restaurant social. Contre deux euros pour ceux qui ont quelques revenus, gratuitement pour les autres, ils bénéficieront d’un repas complet comprenant une entrée, un plat chaud et un dessert.
L’Armée du Salut participera également à une maraude dans les rues de Belfort. Elle proposera pendant ces maraudes, sous réserve de places, un hébergement de nuit, dans un hôtel ou un appartement, un duvet ou, pour ceux qui ne souhaitent pas être hébergés, une simple visite.
Reims : 21 personnes accueillies en urgence
A Reims, l’Armée du Salut continuera d’accueillir en urgence, au sein du « Toit Solid'air », 21 personnes. Parmi ces places, 3 sont réservées pour les femmes seules. Des places supplémentaires seront ouvertes à Reims en hébergement dans des appartements en ville. Les personnes sans-abri pourront être accueillies et accompagnées dans des appartements.
Au Havre, 250 personnes sans abri rencontrées par la maraude de l'Armée du Salut
L’équipe mobile d’urgence sociale (EMUS) de l’Armée du Salut au Havre renforcera ses maraudes. La mairie, les docks, la gare, les supermarchés, le parvis de l’église… tous les soir, l’équipe de la maraude de l’Armée du Salut au Havre assurera jusqu’à minuit des visites dans les rues du Havre.
Elle distribuera des couvertures, des soupes, des barres de chocolat aux personnes dans le besoin sont soigneusement. En 2017, cette maraude a été en contact avec 251 personnes sans domicile. « 8 chambres du centre d’hébergement et de réinsertion sociale du Phare sont mises à disposition des personnes rencontrées. Et 52 places réparties dans différents appartements du Havre seront ouvertes pour mettre des personnes sans toit à l’abri », explique Florence Bugeia, responsable de la maraude de l'Armée du Salut au Havre.
Les actions d’hébergement d’urgence de l’Armée du Salut permettront de préparer l’avenir des personnes dans le besoin. Il est donc essentiel d’agir sur le long terme : plus les solutions sont durables, plus les personnes auront la chance de s’en sortir.
* Chiffres Fondation Abbé Pierre
** Samu Social