Dans le monde entier, la pandémie de Covid-19 a aggravé la situation des victimes de la traite des êtres humains
A l’occasion de la Journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains, le 18 octobre 2020, la Fondation de l’Armée du Salut tire la sonnette d’alarme : la crise de la Covid-19 a rendu plus difficile les actions de lutte contre la traite. Les conséquences de cette crise mondiale ne sont pas seulement sanitaires et économiques, elles sont aussi et surtout humaines.
Indiscutablement, la pandémie e Covid-19 a eu un fort impact au niveau sanitaire et économique partout dans le monde. Mais en matière de lutte contre la traite des êtres humains, elle a un effet tout aussi dévastateur.
Les individus les plus vulnérables comme les enfants, les femmes, les personnes en situation de détresse, les migrants, les victimes de violences intrafamiliales et de traite des êtres humains, font partie des plus touchés par cette crise qui a engendré de nombreuses conséquences à différentes échelles.
En ce qui concerne l’exploitation des êtres humains, la crise sanitaire a contribué à faire empirer une situation qui était déjà délicate et difficile à gérer. La pandémie a en effet exacerbé la vulnérabilité des personnes déjà en situation d’exploitation et de nouveaux publics, fragilisés par la crise, ont rejoint les rangs des victimes. En effet, les trafiquants d’êtres humains ne cessent de s’adapter pour poursuivre leur commerce illégal, en profitant des nouveaux besoins de la société et des personnes exploitées. Par exemple, les restrictions à la circulation peuvent faire changer la typologie d’exploitation en favorisant l’exploitation sexuelle en ligne ou dans des domiciles privés.
20 000 femmes, hommes et enfants victimes de la traite des êtres humains
chaque année dans les pays de l’Union européenne
Quant aux organismes internationaux, associatifs et non-gouvernementaux qui luttent toute l’année contre ce phénomène, ils voient leur marge d’action fortement contrainte par les restrictions imposées en raison de la pandémie.
Fermeture des tribunaux, difficulté pour les forces de l’ordre de répondre aux cas de signalement d’exploitation, suspension de l’activité des associations qui travaillent à l’identification des victimes, hausse de la cybercriminalité, fragilisation des personnes vulnérables, choc économique, déplacement des populations, hausse de l’esclavagisme moderne … les sources d’inquiétudes sont nombreuses pour les observateurs et les acteurs impliqués sur cette question.
C’est pourquoi, à l’occasion de la Journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains ce 18 octobre 2010, l’Armée du Salut a souhaité publier un document d’alerte sur l’impact de la crise de la Covid-19, à consulter ici : L’impact de la Covid-19 sur la traite des êtres humains.
La traite des êtres humains, qui constitue une violation des droits fondamentaux, est expressément interdite par la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Selon la Commission européenne, au moins 20 000 femmes, hommes et enfants sont victimes de la traite des êtres humains chaque année rien que dans les pays de l’UE.