Augmentation des besoins en santé mentale : les réponses se font attendre !
Dans un communiqué de presse du 9 octobre, la Fondation de l'Armée du Salut, au côté de ses partenaires, demande des mesures et des moyens à la hauteur des enjeux de politiques publiques en matière de santé mentale, en particulier dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Face à l’augmentation des besoins en santé mentale liée à la crise sanitaire et sociale actuelle, les fédérations et associations signataires représentant les personnes ayant des troubles psychologiques et psychiques, les familles, les professionnels et bénévoles des secteurs social, médico-social et de la santé, interpellent les pouvoirs publics pour que des mesures et des moyens à la hauteur des enjeux soient mis en oeuvre rapidement, dans le cadre notamment du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, du Ségur de la santé, et du Ségur de la santé publique annoncé par Olivier Véran.
Ces situations touchent particulièrement les personnes
rendues plus vulnérables par le contexte social et sanitaire
L’épidémie de Covid-19 et le confinement ont provoqué des ruptures dans les parcours de soins, et une dégradation générale de la santé mentale de la population. Face à une offre notoirement insuffisante et dégradée avant la crise, les organisations signataires observent des retards dans les prises en charge, des difficultés d’accès aux soins, la réapparition de troubles psychiques chez des personnes stabilisées, avec des situations dites de décompensation, et l’apparition de symptômes dans des populations fragilisées.
Ces situations touchent particulièrement les personnes rendues encore plus vulnérables par le contexte social et sanitaire (maladie, isolement, précarité, addictions, personnes sans logement ou hébergées, personnes en situation de migration, jeunes relevant du handicap ou de la protection de l’enfance). Dans ce contexte, les attentes sont fortes vis-à-vis des moyens alloués à travers le Ségur de la Santé et le projet de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021.
Le changement des pratiques ne pourra intervenir que par une coopération de tous les acteurs
(...) La crise a interrompu des chantiers de la feuille de route ministérielle qu’il est important de finaliser et de concrétiser : c’est tout l’enjeu de la mise en oeuvre des projets territoriaux de santé mentale en 2021. (...) Par ailleurs, les organisations signataires regrettent que les soins sans consentement et, en particulier, les placements en isolement et en contention, condamnés de longue date par la Cour européenne des droits de l’homme comme des privations inacceptables de liberté et des mesures attentatoires à la dignité des personnes, soient toujours pratiqués de façon excessive en France, davantage que dans la plupart des pays européens, et soient peu encadrés.
(...) Le changement des pratiques ne pourra intervenir que par une coopération de tous les acteurs : professionnels de la psychiatrie, de la justice, ainsi que représentants des personnes concernées et des familles.(...) Enfin, soins et accompagnements doivent être pensés conjointement, de manière à limiter les parcours chaotiques et l’épuisement des aidants. Ce changement de paradigme doit s’accompagner du développement d’équipes mobiles et de dispositifs de logements accompagnés sur l’ensemble du territoire.
Toutes les organisations signataires réaffirment, enfin, leur souhait de pouvoir contribuer à la construction de ces politiques publiques !