Face à la crise sociale, se mobiliser, agir et alerter
Conjuguant action et parole, la Fondation de l’Armée du Salut et ses partenaires sont très engagés dans la mobilisation en cours répondant à une crise sociale globale toujours plus aigüe. En cette mi-octobre, ils alertent sur l’insuffisance des minima sociaux, risquant de faire basculer dans la pauvreté de nombreuses personnes, et sur les milliers d’enfants dormant, chaque soir, dans la rue en France, signe de politiques de l’hébergement/logement inadaptées. Une parole qui va de pair avec l’action, comme celle réalisée en urgence à Paris, pour des petits-déjeuners servis à des centaines de mineurs/jeunes majeurs étrangers vivant à la rue.
Décrochage des minima sociaux et besoins alimentaires en hausse
« La perte de pouvoir d’achat des allocataires de minima sociaux pourrait faire basculer 200 000 personnes dans la pauvreté jusqu’à la revalorisation annoncée d’avril 2024 » : c’est l’interpellation lancée, le 13 octobre, par le Collectif Alerte, dont la Fondation de l’Armée du Salut est membre. « Les minima sociaux ont été revalorisées de 1,6 % en avril 2023 alors que l’inflation devrait s’établir autour de 5 % cette année. » Une inquiétude des acteurs de terrain qui fait écho aux multiples signaux repérés ces derniers mois d’une tendance à une nouvelle fragilisation de la situation matérielle de personnes vivant, pour certaines, au-dessus du seuil de pauvreté. En témoignent le nombre accru et la diversité des personnes devant recourir à l’aide alimentaire, comme ces centaines de mineurs/jeunes majeurs étrangers rencontrés dans la rue, début octobre, chaque matin, par des professionnels et bénévoles de la Fondation de l’Armée du Salut et leurs partenaires, non loin du quartier de Belleville à Paris, pour une distribution de petits-déjeuners, du lien social et divers autres services (santé, etc.).
« Plusieurs milliers d’enfants à la rue : quand cela va-t-il s’arrêter ? »
Un peu plus d’un mois après avoir dénoncé l’insuffisance des politiques publiques d’hébergement/logement, le Collectif des associations unies, dont la Fondation de l’Armée du Salut est membre, a de nouveau alerté sur le nombre, encore en forte progression, d’enfants vivant à la rue et de personnes appelant le 115 et restant sans orientation. Ce 17 octobre, journée emblématique de lutte contre la pauvreté, une nouvelle dynamique s’est mise en place : « Parce que le combat face à l’urgence des enfants à la rue et au mal-logement n’a pas de couleur politique, les associations ont initié une tribune transpartisane signée par 55 parlementaires, qui demandent l’augmentation de la capacité du parc d’hébergement et la mise en œuvre d’une programmation pluriannuelle « de la rue au logement ». Un enjeu déterminant, à l’heure du débat parlementaire sur le budget 2024 présenté par le gouvernement.
(Mieux) faire entendre la voix des personnes concernées
Enfin, signes de la prise de conscience collective de l’urgence des enjeux actuels, deux faits marquants pour deux institutions avec lesquelles la Fondation de l’Armée du Salut est en lien, actives au service de la cohésion sociale et de l’accès aux droits de tous les citoyens. La « plénière d’installation » du conseil et du comité scientifique du CNLE (Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale), le 12 octobre, marque un tournant, avec la nomination de Nicolas Duvoux à sa présidence et l’extension du collège représentant les personnes en situation de pauvreté/précarité, qui forment désormais 50% des membres du CNLE. Une place reconnue à la participation et à la voix des personnes concernées qui fait écho aux valeurs portées par la Fondation de l'Armée du Salut, animatrice du CNPA-CRPA. Pour sa part, la Défenseur des droits a mis en place, ce 18 octobre, un nouveau « comité d’entente », regroupant une douzaine de fédérations et acteurs nationaux (dont la FAS et l’Uniopss, dont la Fondation est membre), pour renforcer le travail de cette autorité administrative indépendante en faveur de l’accès et de l’effectivité des droits des personnes en situation de précarité.