A Marseille, un nouveau refuge pour les femmes à la rue
Une mère et ses 2 enfants de 3 et 5 ans, une mère et ses 2 enfants de 13 et 15 ans ainsi que sa fille de 18 ans. Elles sont au total 49 femmes à être mises à l’abri grâce à « Lou Recate », Le Refuge en provençal. Notre nouveau dispositif à Marseille accueille dans des containers des femmes en grande marginalité. Reportage
Inconcevable que des enfants dorment à la rue. Le 15 décembre la Fondation de l'Armée du Salut a ouvert, au pied de la cité Félix-Pyat (3ème arrondissement de Marseille), la résidence « Lou Recate » (le Refuge en provançal) pour abriter des femmes et des enfants dans des conteneurs aménagés et leur offrir un accueil inconditionnel.
Le dispositif est innovant car c'est un "dispositif pour femmes isolées mais aussi pour femmes avec enfants", explique Xavier Bösiger, chef de service à « Lou Recate ».
Accueillir sans juger et sans limite de temps
Des femmes d'horizon divers avec des problématiques singulières. Certaines souffrent d'addiction ou de handicap psychique, d'autres ont leur droit « coincés ». Mais toutes ont un point commun : elles vivent dans une extrême précarité. Et ce refuge veut les aider sans les juger, et sans limite de temps.
Femmes comme enfants bénéficient d'un accompagnement social, psychologique et d'une alimentation saine et équilibrée. Les femmes sont orientées sur ce dispositif par les maraudes qui sillonnent les rues de Marseille.
Des conteneurs aménagés. « L'idée était de mettre sur pied un dispositif rapidement. Et les conteneurs permettent d'avoir des sanitaires individuelles », précise Xavier Bösiger.
L'équipe de « Lou Recate » compte quatre travailleurs sociaux : deux qui travaillent sur l'accès aux droits des personnes accueillies et deux qui travaillent sur la vie quotidienne dans le dispositif. Une infirmière intervient également afin de permettre aux femmes et aux enfants d'avoir accès aux soins.
Aider les jeunes mères et leurs nourrissons
Un accent est également mis sur la parentalité grâce à la présence d'une éducatrice de jeunes enfants qui aident les mères isolées à (re)nouer le lien avec leur enfant, suivre leur scolarité.
« Je cherchais des profils différents, en capacité d’innover. J’ai embauché un éducateur en transition qui a fait de l’humanitaire au Venezuela, une travailleuse sociale qui s’est occupée d’enfants dans les rues de Mayotte, une autre diplômée d’une licence de psychologie… », raconte le directeur, Mourad Fennas.
Ce projet a vu le jour grâce aux financements de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets). Cet organe de l’État. La Ville de Marseille a également prêté ses terrains pour installer les conteneurs de 12 à 24 m2, montés par les employés en réinsertion d’Homeblok, une filiale du groupe La Varappe. « Des conteneurs bien équipés et résistants au chaud et au froid », assure son directeur opérationnel, Michael Bruel.