Faire de l'autonomie de chacun.e le coeur d'une société solidaire et inclusive
Dans un plaidoyer avant-gardiste , l’Uniopss, dont la Fondation de l’Armée du Salut est membre, formule, en ce mois d'avril 2023, des propositions ambitieuses et sur le long terme pour que les politiques publiques répondent aux fragilités de nos vies par des droits effectifs et universels. Un nouveau droit opposable à l’accompagnement, sur le modèle du DALO, est l’une de ces propositions emblématiques.
Alors que la 5e branche de notre protection sociale est encore en phase de construction, l’Uniopss a rendu public début avril un plaidoyer avant-gardiste, qui aborde la question de l’autonomie dans sa globalité afin de sortir des silos administratifs et territoriaux et de mettre les personnes vulnérables et leur pouvoir d’agir au cœur des politiques publiques. Ce plaidoyer est le fruit de nombreux mois d’échanges et de travaux avec les adhérents de notre réseau agissant en établissement ou au domicile.
De nouveaux droits effectifs et universels en faveur de l'autonomie des personnes
Dans ce plaidoyer, l’autonomie est définie comme « un état complet de maîtrise de son parcours de vie, de bien-être physique, mental et social » et l’ensemble du projet conçu par l’Uniopss est basé sur les droits fondamentaux des personnes et les réponses à leurs besoins, tout au long de leur parcours de vie. Au-delà de droits théoriques souvent proclamés, il s’agit de répondre aux fragilités de nos vies par des droits effectifs répondant aux objectifs d’universalité et de qualité de l’accompagnement, de primauté de la personne et de sa pleine citoyenneté.
Des droits et un financement de l'accompagnement à la hauteur des besoins
Parmi les propositions emblématiques de ce plaidoyer, figure d’ailleurs un droit opposable à l’accompagnement (sur le modèle du DALO). Dans le même esprit, il est proposé de mettre en place un plan interministériel et pluriannuel de prévention et d’accompagnement de l’autonomie, avec des objectifs concrets à atteindre pour l’inclusion de tous. Et devant la pénurie des métiers de l’humain qui empêche de fait toute ambition pour répondre à l’accompagnement du manque d’autonomie, la revalorisation salariale des professionnels doit s’accompagner d’assises régionales rassemblant les services de l’État, la région, les départements et les acteurs de terrain pour dresser des états des lieux partagés des besoins actuels et à venir, par bassin de vie. Un taux minimal d’encadrement (8 pour 10 au moins), financé en conséquence, doit permettre à la fois de meilleurs accompagnements et une qualité de vie au travail des professionnels. Il est également primordial de réguler le secteur et d’en finir avec les profits indus constatés. Autres mesures fortes de ce plaidoyer : la création de services publics territoriaux de l’autonomie, offrant un guichet unique et un bouquet de services aux personnes âgées en perte d’autonomie, aux personnes en situation de handicap, aux aidants, ainsi qu’aux professionnels de santé et des secteurs médico-sociaux.
Ainsi, à travers ce plaidoyer, résolument opérationnel et porteur d’une vision inclusive de la société, l’Uniopss et ses adhérents, représentant les acteurs non lucratifs des solidarités et de la santé, entendent peser sur les débats et décisions en cours, afin d’aboutir, enfin, à la grande réforme sociétale tant attendue. Car répondre concrètement, quels que soient les ressources et les territoires, au manque et à la perte d’autonomie, ne concerne pas uniquement les personnes accompagnées ou qui devraient l’être : c’est le cœur d’une société solidaire et inclusive.