Cri d’alarme des acteurs de la solidarité
A travers l’Uniopss, dont la Fondation de l’Armée du Salut est membre, c’est le monde associatif non lucratif dans son ensemble, au service des personnes vulnérables, qui a interpellé, ce 12 décembre, Emmanuel Macron et les pouvoirs publics. Difficultés de recrutement et problèmes de trésorerie continuent à s’accentuer, et pèsent de plus en plus sur la capacité d’action au service de millions de personnes en situation de (grande) vulnérabilité.
Recrutements et trésorerie dans le rouge
La synthèse d’une enquête flash réalisée par l’Uniopss (la principale fédération nationale du secteur privé non lucratif dans le champ social/médico-social), fin novembre, est sans appel : plus de 90% des membres disent rencontrer actuellement des difficultés de recrutement et 40% des difficultés de trésorerie. « Nous avons besoin de perspectives claires et pluriannuelles pour la revalorisation des métiers de l’humain », ont rappelé les participants de cette conférence de presse du 12 décembre. « Les associations sont prises dans un étau : les besoins d’accueil s’accroissent, alors que l’information renchérit les coûts et que les financements ne suivent pas », a ainsi souligné Guillaume Latil, le directeur général de la Fondation. Il y a quelques jours, le Haut conseil du travail social, de son côté, remettait à Aurore Bergé, ministre des solidarités, son Livre blanc sur le travail social, jetant une lumière crue sur un état des lieux très alarmant pour des millions de professionnel.le.s et de personnes accompagnées, et formulant un ensemble de recommandations à mettre en œuvre en urgence.
Jusqu’à présent, aucun débouché concret aux alertes répétées
Dans une lettre ouverte de l’Uniopss adressée à Emmanuel Macron, les 42 président.e.s et représentant.e.s co-signataires soulignent ainsi la gravité de la situation : si « nos établissements et services, asphyxiés budgétairement, arrêtent ou diminuent leurs activités, ce sont aujourd’hui, très concrètement des personnes qui n’ont pas accès aux dispositifs, en établissement ou au domicile, auxquels elles ont droit. » Et ce alors même que « notre pays a confié très majoritairement la mise en œuvre de l’action publique des solidarités à des associations, fondations ou mutuelles », dont le caractère non lucratif « protège de certaines dérives connues encore récemment. » Les membres de l’Uniopss demandent ainsi à être reçus par Emmanuel Macron et appellent à une mobilisation des acteurs du social/médico-social la semaine du 18 février 2024, pour les deux ans de la Conférence des métiers organisée par le Premier ministre de l’époque.
Lire ici le communiqué de presse de l'Uniopss et la synthèse de l'enquête flash
Lire ici la lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron