Découvrez notre plan d’hébergement d’urgence hivernal
Près de 550 personnes supplémentaires sont hébergées par la Fondation de l’Armée du Salut dans la cadre de ses actions hivernales 2020-2021. Mais ces efforts, renouvelés depuis de nombreuses années, ne suffisent pas, et il faudrait un investissement massif pour que des millions de nos concitoyens ne courent pas des risques de précarité accrue tout au long de l’année.
Dans les nombreuses grandes villes ou territoires où ils sont implantés, les établissements de la Fondation de l’Armée du Salut se sont engagés, à l’automne 2020, pour ouvrir des places supplémentaires d’hébergement dans le cadre du plan hiver 2020-2021. « Depuis le 22 octobre, nous avons ouvert 2 places d'urgence hivernale, dans un appartement T1 bis où nous pouvons accueillir soit un couple, soit un adulte avec 1 enfant en bas âge », explique Bruno Guibout, le directeur de la Résidence Foch à Mazamet (Tarn). « Comme ce logement se trouve au sein de la résidence, les personnes ainsi mises à l’abri ont accès à la restauration et aux autres services collectifs. Quatre autres places ont été ouvertes à la fin 2020. » En région parisienne, à Saint-Germain-en-Laye, « ce sont 24 places qui ont été ouvertes, dont 4 dans deux appartements provenant d'un legs », souligne Abdallah Elabdi, le directeur du centre d’hébergement La maison verte.
Un nombre de places accru d’année en année
En matière d’hébergement, hiver comme été, l’enjeu reste cependant d’investir massivement pour adapter les capacités d’accueil aux besoins : malgré l’augmentation de 43% entre 2015 et 2019 du budget de l’Etat consacré à l’hébergement d’urgence (selon un rapport d’information du Sénat), ce sont encore des milliers de personnes qui ne parviennent pas à trouver, chaque jour, un hébergement via le 115, et les recensements réalisés chaque hiver à Paris et dans des grandes villes en France comptabilisent des milliers de personnes vivant à la rue. Autre enjeu central : la non-remise à la rue, c’est-à-dire la garantie de continuité de l’hébergement et de l’accompagnement des personnes accueillies. C’est ce qui se passe cet hiver pour l’établissement de la Fondation de l’Armée du Salut à Belfort : « Nous n'avons pas fermé les places ouvertes durant l'hiver 2019/2020, ni les places Covid ouvertes durant le premier confinement », souligne Thierry Novelli, le directeur. « Au total, avec les places ouvertes pour 2020/2021, nous pouvons accueillir 80 personnes en hébergement d’urgence. Nous avons également réactivé notre maraude et étendu les horaires d’ouverture de notre accueil de jour. » Même situation pérennisée sur les structures de la Fondation sur la métropole de Lyon, où plus de 210 places d’hébergement d’urgence sont restées ouvertes, principalement pour des familles avec enfants, ou dans la métropole lilloise, où les hébergements ouverts pour le reconfinement de novembre ont été maintenus, pour des hommes isolés (dans un gymnase à Saint-André-Lez-Lille), et pour des familles avec enfants (dans un centre de loisirs à Bouvines).
Un seul objectif, la fin du sans-abrisme
Mais tous ces efforts ne répondent pas à tous les besoins, loin s’en faut ! L’insuffisance des moyens et des places disponibles est manifeste : à titre d’exemple, depuis l’hiver 2019-2020, un nombre croissant de mères avec enfants ont été repérées sans abri, en particulier en région parisienne ; et les effets sociaux de la crise sanitaire et économique en cours se sont très rapidement fait sentir (forte augmentation du nombre d’étudiants en situation de précarité, forte croissance du nombre de personnes de plus de 50 ans en recherche d’emploi, accentuation de la précarité de nombreuses femmes avec enfants en familles monoparentales, etc.). Si la Fondation de l’Armée du Salut et ses partenaires de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) travaillent actuellement avec les services de l’Etat pour faire progresser l’hébergement d’urgence à l’échelle nationale, l’inquiétude est grande de constater que l’appel à un investissement massif durable dans la fin du sans-abrisme, rappelé à l’entrée de chaque hiver depuis de nombreuses années (comme la Fondation l’a fait encore en décembre à travers sa campagne de communication), n’ait, jusqu’à présent, jamais abouti : dans de telles conditions, comment travailler à la cohésion de la société si les investissements publics ne suivent pas, laissant les risques de vie encourus par des millions de nos concitoyens s’accroître au fil des années ?