« Grâce à l’Armée du Salut nous pouvons aider plus de 400 personnes à se nourrir tous les soirs »

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Bénévole à l’Armée du Salut depuis plus de 10 ans, François a vu les Soupes de nuit de l’Armée du Salut évoluer. Alors que la crise sanitaire frappe durement les personnes précaires, il rappelle l’importance de l’aide alimentaire et des bénévoles pour aider les personnes vivant dans une « situation d’urgence permanente ». Entretien. 

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Comment l’Armée du Salut vous permet de faire du bénévolat ? 

François Ponti : Depuis mon arrivée à l’Armée du Salut en 2010, j’ai avant tout participé à la distribution des soupes de nuit à Paris. La distribution s’est effectuée dans différents centres : un centre d’hébergement appelé « La Boulangerie » Porte de Clignancourt, à la Caserne Château-Landon près de la Gare du Nord et aujourd’hui dans la rue Léon-Jouhaux, près de la Place de la République. Et de manière ponctuelle, je participe à certaines missions notamment aux repas de Noël. 

La distribution alimentaire d’urgence qui permet tous les soirs à plus de 400 personnes de se nourrir est extrêmement importante dans la mesure où pour certaines d’entre elles, c'est parfois le seul repas de la journée. Nous, les bénévoles, sommes les acteurs actifs de l’aide alimentaire d’urgence de l’Armée du Salut à Paris. Je suis heureux en tant que bénévole de pouvoir aider à ma petite échelle et à répondre à ce besoin vital : s’alimenter.

Parmi les 400 hommes, femmes et parfois des familles qui viennent aux Soupes de nuit, certaines souffrent de pathologies physiques et psychologiques. Ces difficultés se conjuguent aux démarches administratives qui peuvent relever du parcours du combattant. Mais l'Armée du Salut leur porte également assistance à ce niveau en les orientant vers les bons interlocuteurs ou vers des établissements médico-sociaux.

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Des jeunes qui ont perdu leur emploi mangent aux Soupes de nuit

Qu’observez-vous depuis que vous êtes bénévole ? 

F.P : Depuis toutes ces années, je vois à quel point certains bénéficiaires restent dans des situations extrêmement précaires. Les mêmes visages. Le même courage pour affronter ce quotidien difficile. 

Les bénéficiaires des Soupes de nuit sont pour beaucoup en "situation d'urgence" permanente. Je constate que les bénéficiaires sont toujours aussi nombreux. Et le nombre de personnes sollicitant l’aide alimentaire s’accroît d’année en année.  

La crise sanitaire que nous vivons actuellement a indéniablement augmenté le nombre de bénéficiaires. Durant le confinement, j’ai eu l’occasion de discuter avec plusieurs jeunes gens qui venaient pour la première fois aux soupes. Ils m’ont confié ne pas être dans le besoin en temps normal, mais avec la conjoncture ils se retrouvaient dans l’obligation de trouver des solutions pour se nourrir car ils avaient perdu toute source de revenus à cause de la crise sanitaire. 

Je tiens à rappeler que certaines personnes sans-abris qui viennent aux Soupes de nuit ont un travail. Mais pendant le confinement, plusieurs salariés ont dû arrêter de travailler, les plongeant davantage dans la grande précarité. Du jour au lendemain, tout était devenu difficile pour ces personnes :  elles ne trouvaient plus de lieux pour se loger ou effectuer leur toilette quotidienne, la difficulté recharger leur portable ou d’être suivi par un médecin. 

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Nous accomplissons notre mission avec conviction et humanité

Que cherchiez-vous en devenant bénévole de l’Armée du Salut ?  

F.P : En rejoignant l’Armée du Salut, mon but était avant tout de consacrer du temps aux autres. A les aider. Je pense que la vie peut amener chacun de nous à traverser différentes épreuves, et que tout le monde peut se retrouver en situation de précarité. 

J’ai eu la chance durant mes différentes missions de pouvoir côtoyer des personnes avec beaucoup de cœur, tant du côté des bénévoles que de celui des bénéficiaires. Je constate que les bénévoles sont toujours autant investis dans les missions qui leur sont confiées. Les bénévoles de l’Armée du Salut reflètent toutes les générations. Ils sont de différentes origines et de catégories socio-professionnelles. Ici (Soupes de nuit de l’Armée du Salut NDLR ), une fois que l'on revêt notre gilet rouge, tout le monde est sur un pied d'égalité et n'a qu'un seul objectif commun : venir en aide aux bénéficiaires. Et cette solidarité, cette envie d'apporter assistance se retrouve tout autant chez les bénévoles qu’au sein des équipes salariées, mais aussi auprès de nos agents de médiation et de sécurité. Nous accomplissons notre mission avec conviction et humanité.

Entretien réalisé par Mayore LILA DAMJI
 

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