Pour éviter une crise sociale durable

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Deux lettres ouvertes portées par des collectifs et fédérations interassociatives dont la Fondation de l’Armée du Salut est membre ont été successivement adressées, le 3 puis le 6 avril, au Premier ministre et au Président de la République. Elles éclairent la situation sociale dramatique et incitent à une sortie de crise par le haut.

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Le 3 avril, le Collectif Alerte dit au Premier ministre son inquiétude « quant aux conséquences, immédiates et à venir, de cette crise pour les personnes en situation de précarité, mais également pour les associations qui les accompagnent. » Les dispositions prises par le gouvernement depuis le 17 mars ne répondent pas aux besoins réels de certains publics : personnes vivant à la rue, en squatt ou en bidonville (pas d’accès à l’information sur l’épidémie, manque d’eau potable, de services et matériel adapté d’hygiène, suivi insuffisant des personnes malades du Covid-19, etc.) ; l’accès très fragilisé aux soins pour les étrangers et demandeurs d’asile ; situation dramatique des demandeurs d’asile du fait de la fermeture annoncée des guichets uniques (aucun accès aux conditions matérielles d’accueil prévues par la loi, impossibilité de l’enregistrement des demandes d’asile) ; situation très préoccupante des mineurs non accompagnés. De manière générale, « la crise sanitaire et les mesures de confinement qui en découlent ont de lourdes conséquences sur le pouvoir de vivre des plus précaires : arrêts maladie, chômage partiel, non accès à la cantine des enfants ; hausse de consommation d’électricité, et de gaz et d’eau ». Le Collectif Alerte demande donc, dès la sortie de crise sanitaire, un plan de relance sociale ambitieux (renforcement des services publics, des minima sociaux,…).

A consulter, la lettre ouverte du Collectif Alerte du 3 avril.

Le 6 avril, c’est l’Uniopss, dont la Fondation de l’Armée du Salut est membre, qui, associée à d’autres partenaires, s’est adressée au Président de la République pour souligner l’engagement sans précédent des professionnels des structures du social et médicosocial, qui « sont à la limite de la rupture, liée bien sûr à la situation actuelle, mais aussi à l’absence de reconnaissance en actes depuis plusieurs années de la part de l’Etat. » Dans cette lettre, les signataires engagent à opérer une sortie de crise incluant un volet sur les salaires des professionnels, et, à court terme, à décider d’une prime, financée et encadrée par l’Etat. « Par cette prime encadrée, c’est l’engagement du professionnel face à cette crise sanitaire sans précédent qui serait valorisé, quels que soient la taille de l’organisme gestionnaire, associatif ou public, et les secteur d’intervention. A plus long terme, il est important de rappeler que l’augmentation des salaires des secteurs social et médicosocial n’a pas, et de très loin, suivi l’augmentation du Smic, avec pour conséquence une perte d’intérêt voire de sens pour ces professionnels et d’attractivité pour ces métiers. »

A consulter, la lettre ouverte de l’Uniopss du 6 avril.

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