Ukraine : Vigilance quant au risque de trafic et de traite humaine
La guerre en Ukraine multiplie, des deux côtés de la frontière, le risque de traite et de trafic important des êtres humains. Aussi, le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" et ses associations membres, dont l'Armée du Salut, insistent pour que les initiatives prises dans le contexte de cette guerre profitent aux personnes victimes de toutes guerres, tous continents.
Informations aux bénévoles et salariés
Qui sont les personnes concernées ?
- Les victimes : personnes vulnérables, particulièrement des femmes et des enfants, des mineurs non-accompagnés ; mais aussi parfois des hommes ; et des minorités.
- Les trafiquants : ils proposent, par exemple, des hébergements éloignés des points de contrôle officiels, un moyen de transport, du travail, ou éventuellement une autre forme de soutien pour laquelle la victime doit l’accompagner. Les trafiquants ne sont généralement pas faciles à repérer, que ce soit dans la société civile ou les institutions. Mais attention, il est important d’assurer un minimum de pratiques de recrutement sûr pour éviter que les trafiquants infiltrent votre organisation en tant que bénévoles.
Quels sont les types d'exploitation ?
La vulnérabilité des personnes migrantes peut les amener, pour leur survie ou celle de leur famille, à différentes formes d’exploitation ou de traite :
- Exploitation sexuelle, enlèvement de filles ou de femmes à des fins d’exploitation sexuelle sur place ou à l’étranger
- Mariages forcés ou arrangés, contraints / précoces pour bénéficier d’une protection
- Contraintes d’avoir des relations sexuelles pour raisons économiques : prostitution ou “survival sex” ou pour en tirer des images pornographiques…
- Esclavage domestique.
- Exploitation économique (du fait de la vulnérabilité, en raison des barrières administratives pour l’accès à un travail légal). Travail forcé (dans le bâtiment, la restauration, l’agriculture, le textile; le commerce, l’agriculture…)
- Les plateformes internet (d'hébergement, de livraison, de transport, de restauration…) facilitent ce recrutement et l’utilisation d’une main d’œuvre exploitée, des personnes utilisant leur compte pour exploiter une ou plusieurs personnes.
- Des fausses agences de recrutement agissent aussi sur internet.
Vous avez des doutes ? Que faire ?
Sensibiliser chaque salarié, chaque bénévole, chaque personne qui vous entoure aux risques d’exploitation sous toute ses formes.
Assurer quelques pratiques de recrutement sûres, à la fois pour les nouveaux bénévoles et employés. Ne pas embaucher toutes les personnes qui se présentent et manifestent une bonne intention : vérifier l'identité, réaliser un entretien avant tout recrutement au cours duquel vous informez les candidats. Par exemple, le Secours Catholique - Caritas France dispose de procédures de protection et d’un mécanisme de plainte. Il présente aux nouvelles recrues le Code de Conduite et le fait signer par tout volontaire et employé. Ces formations ne doivent pas être longues et vous pouvez les faire en groupe avec plusieurs personnes. Si possible, appeler un ou plusieurs employeurs antécédents avant de recruter sur des postes sensibles.
Afficher des affiches en ukrainien, russe, anglais, français, et autres langues pertinentes… sur le risque de traite humaine et les chemins sûrs et vérifiés pour accéder au transport, à l’hébergement, à toute aide. Si vous avez des doutes sur le comportement d’une personne, informez les autorités. Approchez la victime potentielle et proposez lui des chemins plus sûrs et vérifiés pour accéder à de l'aide offerte.
Le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains a créé un tract à destination des personnes exilées (quelle que soient leur nationalité) afin de les sensibiliser aux risques d'exploitation et de traite :
Lire le plaidoyer du collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains