Une journée d’études pour lutter contre les représentations sociales sur la pauvreté des femmes
Une journée d’études pour lutter contre les représentations sociales sur la pauvreté des femmes aura lieu à la Cité de Refuge de l’Armée du Salut à Paris le 16 décembre 2024. Elle s’inscrit dans le cadre d’un séminaire et de travaux de recherche et d’enquêtes sur le terrain mené depuis 2021 par une équipe de chercheuses travaillant auprès de femmes en situation de précarité et des professionnel.les qui les accompagnent au quotidien dans diverses institutions d’aide sociale et médico-sociale.
Cette journée d’études e Organisée autour de trois tables rondes et clôturée par l’intervention du sociologue Eric Fassin, elle sera ouverte par la sociologue Marie Loison, co-coordinatrice de la journée, qui abordera l’importance d’une réflexion sur les catégories d'action publique, les pratiques professionnelles d'intervention sociale ainsi que les perspectives d’insertion sociales et professionnelles des femmes en grande précarité.
La genèse de cette journée
C’est dans le prolongement d’un séminaire soutenu par plusieurs laboratoires (CMH, IDHES, Printemps) que s’inscrit cette journée d’échanges entre professionnel·les de l’intervention sociale et chercheurs et chercheuses. Elle va se dérouler avec le soutien de la Fondation Hospitalière pour la Recherche sur la Précarité et l’Exclusion sociale, de l’Université Paris Nanterre, de l’IDHES, du Centre Maurice Halbwachs, de PRINTEMPS (Professions, Institutions, Temporalités), de l’Université Paris Saclay, de l’UVSQ (Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines), du CNRS et de l’Armée du Salut.
« Les échanges et les croisements de regards et d’expériences qui s’y feront permettront d’interroger la manière dont les questions de genre traversent et orientent aujourd’hui le travail d’intervention sociale auprès des femmes et des minorités. », commente Marie Loison.
Le programme
9h - INTRODUCTION
Accueil par Rachel Cohen, directrice adjointe de la Cité de Refuge
Allocution par Marie Loison, sociologue, université Sorbonne Paris Nord
Dans son allocution d’ouverture, Marie Loison soulignera l’importance des violences de genre qui jalonnent les trajectoires de vie des femmes en grande précarité, leur relative invisibilité sociale et l’androcentrisme des politiques publiques qui s’adressent à elles. Elle pointera également l’importance d’améliorer l’accompagnement des femmes et des minorités de genre et ses bénéfices pour l’ensemble des personnes en situation de pauvreté.
10h – TABLE RONDE N°1 : l’invisibilité des femmes en grande précarité
En partant des catégories employées pour décrire les femmes pauvres (migrantes, SDF, usagères de drogues, etc.), cette table ronde a pour objectif de questionner leur relative invisibilité sociale et d’éclairer leurs trajectoires, leurs caractéristiques et les modalités de leur accompagnement au sein des institutions sociales et médico-sociales.
Avec : Jeanne Couvreur et Maude Sapin, NAJE, compagnie théâtrale professionnelle pour la transformation sociale et politique ; Anouk Flamant, politiste, INSEI ; Nadège Letellier, L’Oasis, Samu Social de Paris ; Mathilde Sempe, sociologue, UVSQ Cécile Tarchini, association Le Filon.
13h – TABLE RONDE N°2 : L’intervention sociale à destination des femmes et des minorités
Quelles sont les relations entre les professionnel·les et les destinataires des dispositifs d’aide et en quoi le genre traverse aujourd'hui l'intervention sociale ? Et quelles sont les pratiques d’accompagnement des professionnel·les et leurs effets sur les trajectoires des femmes et des minorités ?
Avec : Vanessa Benoit, Samu Social de Paris ; Angélique Berange, Cœur de femmes, Association Aurore ; Anne Kahloven et Yasmine Tabbou, association Au Tambour ! ; Louise Lacoste, sociologue, université Paris Nanterre...
15h – TABLE RONDE N°3 : Genre et insertion sociale et professionnelle
Quelles sont les pratiques d’orientation vers l’emploi et quels sont les mécanismes de fonctionnement de différents dispositifs d'insertion sociale et professionnelle proposés aux femmes et aux minorités de genre ? Comment mieux prendre en compte les besoins de ces personnes et lutter contre la dévalorisation des métiers qu’elles exercent souvent ?
Avec : Elina Dumont, intervenante sociale, militante associative et comédienne ; Violaine Girard, sociologue, université de Rouen et Lilian Lahieyte, sociologue, université Sorbonne Paris Nord ; Emilie Guyot-Sionnest, Travail et Vie ; Noémi Stella, sociologue, Drees
17h : CONCLUSION par Eric Fassin, sociologue, université Paris 8
La journée se conclura par un bilan des différents apports de chaque table ronde à l’aune des travaux du sociologue sur les femmes et les minorités de genre, de classe et de race.
Une pause-déjeuner à 12h puis un cocktail à 18h ponctueront cette journée.
La Cité de Refuge et la Cité des Dames, un lieu emblématique pour cette journée de réflexion
Au cœur de la Cité de Refuge qui accueille cette journée d’étude, se trouve la Cité des Dames qui a été l’un des terrains d’enquête pour la réflexion menée par Marie Loison et les 6 chercheuses qui l’accompagnent. Marie Loison suit ce dispositif depuis son ouverture fin 2018.
La Cité des Dames est un lieu unique et essentiel à Paris d’accueil 24h / 24 7J/7 des femmes sans domicile et en très grande précarité. Alors que deux personnes sans domicile sur cinq aujourd’hui sont des femmes, une cinquantaine d’entre elles peuvent venir à la Cité des Dames chaque jour. Dans cet espace de 100m2, les femmes accueillies peuvent se reposer, se restaurer, prendre une douche et laver leur linge, et bénéficier d’un accompagner médico-social auprès d’une sage-femme, d’une psychologue et de travailleuses sociales. Depuis son ouverture, ce sont plus de 3 000 femmes en situation d’exclusion et/ou grande précarité qui ont été accueillies.
« Faire évoluer l’accompagnement et la prise en charge de ces femmes est une nécessité pour les aider à se reconstruire et à sortir du cercle de l’urgence. C’est pourquoi nous sommes fier.es et motivé.es d’accueillir cette journée de réflexion avec nos pair.es, les partenaires et tous les acteurices lié.es par cette volonté d'améliorer nos pratiques, au service des femmes et plus largement des minorités de genre frappées par la précarité. », souligne Rachel Cohen, directrice adjointe de la Cité de Refuge.