Les chantiers d’insertion, une réelle solution pour retrouver un emploi

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Les personnes en situation d’exclusion souhaitent travailler et se sentir utiles. Les ateliers et chantiers d’insertion (ACI) leur proposent des métiers variés et leur permettent de se réinsérer professionnellement. A Paris, la Cité de Refuge a ouvert ses premiers ateliers d’insertion et emploie ainsi 12 nouveaux salariés. Une solution méconnue que nous vous proposons de découvrir. 

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10h30.  L’équipe de la cuisine s’active pour le repas du midi. Pendant que les plats chauds sont préparés, les entrées et les desserts sont disposés soigneusement sur le chariot de transport de repas et conduits dans la salle de restauration. 12 salariés, 6 femmes et 6 hommes, âgés de 29 à 60 ans, composent l’équipe. Ils travaillent entre la cuisine et le restaurant de la Cité de Refuge, un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), de la Fondation de l’Armée du Salut situé à Paris et  qui accueille plus de 200 personnes en difficulté. 

Acquérir de l'expérience et gagner en autonomie

Ces 12 salariés travaillent dans les ateliers et chantiers d’insertion (ACI) de l’établissement et qui viennent de se créer. Ils préparent un certificat de qualification professionnelle d’employé polyvalent de restauration, pour ensuite se destiner aux métiers de la restauration. Encadrés par un formateur, « ils sont sensibilisés aux conditions de travail dans les restaurants », explique Joël, formateur de la société Geres, qui gère le restaurant du centre, en même temps qu’il forme les salariés en insertion.

« Afin que ces salariés puissent acquérir de l’expérience et gagner en autonomie », poursuit-il, « ils sont évalués tout au long de l’année et sont régulièrement observés dans la réalisation des recettes, par exemple, aujourd’hui, un mille feuilles de betteraves au bleu ». Les offres d’emploi pour les postes en chantiers d’insertion sont transmises à Pôle emploi, qui se charge ensuite de les communiquer aux potentiels candidats. 

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Les ACI s’adressent aux publics les plus en difficulté ; ils emploient, au niveau national, 34% de tous les salariés en insertion. La Cité de Refuge a ouvert en juin 2017 les portes de ce nouveau dispositif à 18 personnes en difficulté et sans emploi. Aucune n’habite dans l’établissement, pour que chacun se positionne clairement et uniquement comme employé du centre. Tous ont signé un contrat de 12 mois, 26 heures par semaine pour un salaire horaire égal au Smic, payé par l’Etat. 

Sans diplôme, Marie a décroché son premier emploi

D’autres solutions existent au sein de l’établissement afin que des personnes qui n’ont pas encore droit de travailler en France puissent quand même avoir une activité professionnelle, se sentir utiles et disposer de ressources, même minimes. A la Cité de Refuge, 6 autres personnes travaillent ainsi dans le cadre de « chantiers de remobilisation ». Elles suivent « un parcours professionnel dans les métiers des services, de nettoyage, de maintenance et de blanchisserie », explique Elodie Telle, conseillère en insertion professionnelle du chantier d’insertion. 

Sans diplôme, Marie*, 25 ans, orientée par Pôle emploi, y a décroché son premier emploi depuis son arrivée en France en 2016. « En Côte d’Ivoire, je n’avais pas de diplôme ni d’emploi. Ici, je suis agent de nettoyage et en plus de la formation professionnelle, je peux apprendre le français sur mes heures de travail », explique-t-elle. Cette mère de deux enfants souhaite ensuite poursuivre une formation d’auxiliaire de vie. Les ACI représentent pour elle une première étape de son parcours d’insertion.

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Outre une formation professionnelle, les salariés du « chantier remobilisation » peuvent apprendre le français avec le Centre d’études, de formation et d’insertion par la langue (CEFIL), spécialisé dans les cours de français pour les demandeurs d'emploi et salariés en insertion. « Les salariés en remobilisation travaillent 26 heures par semaine : 20 heures de travail et 6 heures payées et consacrées à l’apprentissage du français », explique Elodie Telle. 

En France, 1 900 structures proposent des ateliers et chantiers d'insertion (ACI). Fin 2016, le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE) comptait un peu plus de 132 000 salariés, dont plus de 48 000 dans les ateliers et chantiers d’insertion. 

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