Marcelo, bénévole : « l’esprit de Noël c'est d'être aux côtés de celles et ceux qui n’ont plus rien »
Marcelo, 48 ans, est bénévole depuis 2018 au poste de l’Armée du Salut à Nice. Chef d’entreprise, il participe plusieurs soirs par semaine à la distribution des repas chauds aux femmes et aux hommes isolés qui n’ont pas de toit. Le réveillon de Noël, Marcelo le passera à table. A la table des soupes de nuit de l’Armée du Salut à Nice pour servir les personnes à la rue et seules.
Pourquoi c’est important d’être présent auprès des sans-abris le 24 décembre ?
Marcelo : Tous les soirs, ils sont entre 250 et 300 personnes à venir aux distributions alimentaires du poste de l’Armée du Salut à Nice. Avec les bénévoles et les responsables du poste, nous leur apportons de la chaleur humaine. En plus des aliments de base, ils ont besoin d’une nourriture spirituelle. Il y a une dimension que nous oublions dans l’aide apportée aux personnes sans-abris : c’est le lien social. Les femmes et les hommes qui basculent dans la vie à la rue souffrent d’une absence de relations sociales. Parfois ces personnes n’ont pas de conversation pendant toute une journée. Le soir du 24 décembre l’attention que nous leur apportons les aident à se sentir moins seul. C’est ça l’esprit de Noël, être aux côtés de celles et ceux qui n’ont plus rien.
Ils se sentent de nouveau humain et retrouvent leur dignité
Comment sentez-vous les bénéficiaires pour ce repas du réveillon ?
M.: Entre 19 heures et 21 heures, ils passent une superbe soirée en compagnie des bénévoles et des bénéficiaires. Pendant quelques heures, ils oublient leurs problèmes de logement, de santé. Ils se sentent de nouveau humain et retrouvent leur dignité. Et ils nous le rendent avec le sourire. Des étoiles dans les yeux, un cœur réchauffé par la solidarité, nous partageons avec eux des moments précieux. C’est la magie de Noël.
L'Armée du Salut a continué à aider les personnes
sans-abris pendant le confinement
Comment évaluez-vous la situation des sans-abris à Nice ?
M. : Depuis 3 ans, les premiers confinements et les règles de distanciation sociale, nous sentons qu’ils sont dans une détresse sociale quotidienne. Pendant le premier confinement, avec une amie nous avions organisé des maraudes à titre personnel pour distribuer des aliments et apporter un soutien aux personnes à la rue. Aujourd’hui, les passants ne parlent plus avec les personnes sans-abris devant le supermarché ou près des arrêts de bus. Le premier confinement les a beaucoup touchés. Elles étaient confinées dehors sans leurs proches ni leurs amis. Des associations avaient fermé leur porte faute de bénévole. Mais l’Armée du Salut a continué à les aider pour que ces personnes ne sombrent pas.
Propos recueillis par Mayore Lila Damji
