Le retour à l’emploi : solution à bien des maux
Parce que le fait de retrouver une vie autonome passe souvent par le travail et que le travail reste important dans la construction de chacun, la Fondation de l’Armée du Salut a créé il y a de nombreuses années une structure spécialisée dans le retour à l’emploi des personnes en difficulté appelée Travail et Partage. Chaque année, ce sont environ 200 à 250 personnes qui sont ainsi accompagnées.
Les associations défendent depuis toujours l’idée que l’emploi des plus démunis a pour fonction majeure de leur rendre une dignité. Mais la vie professionnelle va bien au-delà de cette notion. C’est au travail que l’identité sociale se construit dans les interactions avec les autres, les collègues de l’atelier, les responsables d’équipe : cette socialisation est essentielle, notamment dans la classe ouvrière, qui est celle de nombreuses personnes accueillies à la Fondation de l’Armée du Salut.
Les enjeux du retour à l’emploi
Chômeurs de longue durée, ils luttent avec force contre une « désapprobation sociale », qui les assimile à des « pauvres qui vivent de l’assistance ». Cette honte de l’assistance est vécue comme un stigmate par des résidents qui demandent avec force toute forme d’opportunité de travailler, pour lutter contre ce discrédit. C’est à leur courage que nous voulions rendre hommage.
Travailler, un motif de fierté
Les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) de l’Armée du Salut développent, depuis toujours, des activités qui favorisent le retour à l’emploi de ceux qui en sont éloignés, par les circonstances de la vie ou par des parcours individuels difficiles.
Les dispositifs sont variés, et adaptés à tous les profils de demandeurs d’emploi : des ateliers de remobilisation pour soutenir les plus fragiles, des chantiers d’insertion pour renouer avec une activité professionnelle encadrée, des formations pour acquérir des compétences en informatique ou dans des secteurs d’activité porteurs, comme la restauration, l’aide à la personne, l’accueil, le nettoyage ou la logistique.
Une dynamique économique et solidaire
L’association Travail et Partage a été créée par l’Armée du Salut en 1993 avec une mission très claire : raccrocher au monde du travail les personnes accueillies dans les établissements de l’armée du salut ou habitant ailleurs, en s’adressant directement aux employeurs susceptibles de les embaucher. Cédric Hervé et Astrid de Kermel, qui dirigent la structure, nous parlent de leurs actions pour aider les demandeurs d’emploi, à Paris et en région parisienne. « La dignité des personnes passe souvent par l’emploi, et la fierté de faire de nouveau partie de la société, comme tout citoyen », précise Cédric Hervé. « Notre rôle est donc de proposer leurs services, en parallèle après une période de formation, à des particuliers, des entreprises, et d’autres associations, sensibilisées à l’insertion professionnelle ; 90 % des employeurs sont des associations, qui ont elles aussi des besoins de personnel et préfèrent favoriser l’emploi solidaire », ajoute Astrid.
Plus qu’un emploi, un retour à la vie sociale
Travail et Partage, qui est basée dans les locaux d’un centre d’hébergement de l’Armée du Salut, ne se contente pas de trouver un emploi à ceux qui en ont besoin, précise Cédric : « Nous accompagnons les demandeurs d’emploi dans leur parcours de réinsertion, en les aidant à se projeter et à gérer les aspects pratiques de leur démarche professionnelle. Il peut s’agir du logement, bien sûr, mais aussi de la mobilité pour aller au travail, ou de leur situation administrative. Nous prenons en compte tout ce qui peut contribuer à faciliter le retour vers l’emploi, dans une logique où la personne est vraiment active et décide de son avenir. Nous sommes simplement là pour lui donner les moyens d’y arriver, en levant certains freins personnels, économiques et sociaux. »