Inégalités sociales et enfance : continuer à agir malgré un été et une rentrée très inquiétants
Plus aucun enfant à la rue ? Cette promesse, voix de sirène depuis longtemps caduque, fait place, en cette rentrée 2023, à une situation des plus inquiétantes pour l’accès aux droits et la situation sociale des familles et enfants vivant en situation de (grande) précarité. La Fondation continue à agir à leur service, et alerte.
Un chiffre parmi de nombreuses statistiques publiées ces derniers mois : le taux de départ en vacances atteint cette année 54 % en France – une moyenne, quand 72 % des plus aisés partent au moins une fois par an, mais seulement 37 % des plus modestes . Il s’agit ici de familles qui, pour certaines, « galèrent » et qui, parfois accueillies dans un service de la Fondation de l’Armée du Salut, accèdent, grâce au travail d’accompagnement réalisé avec elles, à un « séjour de rupture », quelques jours bienvenus au grand air et dans la bonne humeur (voir par exemple la vidéo réalisée il y a quelques semaines dans le centre de Chausse). Une des nombreuses dimensions de l’accompagnement social indispensable pour qu’un « égal accès de tous, tout au long de la vie, à la culture, à la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs » soit recherché et « constitue un objectif national », comme le réaffirme la loi, toujours en vigueur, du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions .
Près de 2 000 enfants à la rue
Mais qu’en est-il pour les enfants vivant à la rue avec leurs familles… et qui sont plus nombreux que jamais ? On ne parle même plus alors d’accès aux loisirs, il s’agit de situations d’urgence pour accéder à un hébergement et un accompagnement social adaptés, pour ne pas avoir à poursuivre sa vie à la rue. Après la mobilisation déjà forte de 2022, une alerte vient d’être relancée par les associations (dont la Fondation de l’Armée du Salut) rassemblées dans la Fédération des acteurs de la solidarité et l’Unicef. Elles viennent de rendre public, mercredi 23 août, un baromètre national des plus inquiétants . Il y est précisé que malgré les mobilisations de 2022, la situation s’est encore dégradée et qu’un record a été atteint, pour la nuit du 22 août, où près de 2 000 enfants ont dû dormir à la rue, en raison de l’impossibilité pour leurs familles d’obtenir du 115 une place en hébergement. Un chiffre qui ne reflète qu’une petite partie de la réalité sociale (80% des familles sollicitant le 115 vivent déjà à la rue ; on compte presque 30 000 enfants vivant en hôtel en France aujourd’hui). Ce lundi 4 septembre, c’est la rentrée scolaire pour des millions d’enfants de 3 à 18 ans. Dans quelles conditions va-t-elle être vécue par de nombreuses familles, en particulier monoparentales, souvent exclues d’une allocation de rentrée scolaire injustement calculée ?
