Au service de la dignité des personnes
Il n’y a qu’une seule Armée du Salut. Cette réalité s’incarne, en France, via la Fondation et de la Congrégation. L’une et l’autre sont fondées sur les valeurs chrétiennes qui militent pour le respect de la dignité des personnes. Loin d’une dualité, c’est une véritable complémentarité qui s’exerce au quotidien dans les établissements et services de l’Armée du Salut. Jean-Claude Ngimbi, directeur de la coordination de l’accompagnement spirituel, et Pierre-Jean Soler, son adjoint, responsable de l'aumônerie régionale des prisons, partagent leur manière de vivre ce partenariat.
« La laïcité est une chance », commence par dire Pierre-Jean Soler. « C’est une chance car cela nous donne l’occasion d’être bien ajustés dans notre mission d’annoncer l’Espérance de Dieu aux femmes et aux hommes de notre société ». Que cela soit dans le service des prisons ou dans l’accompagnement spirituel, Pierre-Jean insiste sur l’inconditionnalité qui est inscrite dans le Projet de la Fondation. C’est pour lui une application concrète des deux questions que portait William Booth, fondateur de l’Armée du Salut. Il se demandait ce qu’il était arrivé à la personne rencontrée et de quelle manière il était possible de l’aider.
Concilier accompagnement social et spirituel
Le Major Ngimbi partage aussi cette vision de la mission de l’Armée du Salut. « Lorsque je rencontre une personne, je ne lui impose pas ma foi. Elle est une "terre sacrée" (Exode 3,5) devant laquelle j’ai à me déchausser », témoigne le directeur de l’accompagnement spirituel. Il explique que sa mission ne consiste pas à faire du prosélytisme. Elle consiste à rejoindre l’autre dans une écoute humble, gratuite et pacifiante . « Nous exerçons notre mission dans la complémentarité de l’accompagnement social. La dimension spirituelle fait partie intégrante de l’histoire de la personne et nous avons le devoir de la prendre en compte. Sinon, nous ne serions pas fidèles aux valeurs chrétiennes que nous portons, Fondation comme Congrégation », poursuit-il.
La dimension spirituelle fait partie intégrante de l’histoire de la personne et nous avons le devoir de la prendre en compte. Sinon, nous ne serions pas fidèles aux valeurs chrétiennes que nous portons, Fondation comme Congrégation », poursuit-il.
Accompagner la libération
Cette dimension spirituelle de la personne est essentielle dans l’approche de Pierre-Jean Soler dans son ministère auprès des détenus. Il y voit une réelle cohérence avec sa responsabilité dans la direction de l’accompagnement spirituel. « Nous avons à apporter l’espérance de Dieu aux hommes et en même temps la compétence de la Fondation en matière d’accompagnement social », partage Pierre-Jean. Dans cette mission au sein des prisons, il y a bien sûr une dimension d’écoute active, mais aussi de travail avec les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP). « Une sortie de prison cela se prépare et la connaissance de la Fondation est une réelle plus-value. Son professionnalisme permet d’accompagner le détenu d’une manière la plus complète possible », poursuit-il.
Connaître la personne rencontrée
« Servir l’humanité souffrante » est ce qui résume les missions de ces deux salutistes. C’est la vocation historique de l’Armée du Salut. Ce qui importe avant toute potentielle annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ c’est de connaître l’autre, d’entrer en relation avec lui et de faire en sorte qu’il puisse trouver davantage de raisons de vivre et d’espérer. Le partenariat entre la Fondation et la Congrégation, aussi bien dans le service des prisons que dans l’accompagnement spirituel, permet aux personnes accueillies d’être soutenues dans la plénitude de leur humanité.